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Une oeuvre et son exploitation pédagogique

Un’opera è a so sfruttera pedagogica

Liberata

La résistance en Corse, quelques repères

• Quelques dates clés :

19 mai 1941 : Fred Scamaroni cherche à établir des liaisons entre l’île et Londres.
1er mai 1942 : le « Front National » s’organise à Sartène.
Novembre 1942 : débarquement  italien en Corse
2, 3 avril 1943 : la résistance s’organise, débarquement du sous marin Casabianca
10 juillet 1943 : les alliés débarquent en Sicile.
8 septembre : La Corse est le premier département libéré.

 

• Après le défaite et l’armistice de juin 1940, la Corse est rattachée à la zone libre. Le régime de Vichy entraîne adhésion et opposition.

En 1941, les communistes commencent à s’organiser. L’idée d’un Front national se développe. En février 1941, Pierre Georges, le futur « colonel Fabien » vient en Corse. En Mai 1941, le comité central du Front National définit un programme rapporté par Maurice Choury : « un large front de libération nationale ». Depuis le début de l’année les organes de presse communistes lancent des appels dans ce sens. D’autre part Fred Scamaroni le 19 Mai 1941 cherche à établir des liaisons entre l’île et les FFL de Londres. Il fait une deuxième visite en Octobre.

Le 1er mai 1942, le Front National s’organise à Sartène. Pour Arthur Giovoni ancien dirigeant du FN le véritable combat n’a véritablement commencé qu’en Novembre 1942. Le 8 novembre 1942 le débarquement des alliés anglo-américains en Afrique du Nord crée un nouveau front en Méditerranée. La Corse est occupée par les troupes italiennes qui débarquent le 11 Novembre .80 000 soldats environ prennent position. La population le supporte mal.

Les troupes italiennes prennent position dans les chefs-lieux de cantons. Le commandement militaire est transféré à Corte. Le 28 Novembre est occupé le fort Lacroix qui assure liaison clandestine avec Londres. En décembre c’est le désarmement général. Responsables du F.N et petites unités s’activent.

A la fin 1942 la Résistance s’organise. Paul Colonna d’Istria est envoyé en Corse pour organiser et unifier les différents réseaux ; il débarque en Corse dans la nuit du 2 au 3 avril 1943 avec le  sous-marin Casabianca.

On distingue deux réseaux :
–  le Front National (militants communistes au départ peu nombreux  mais efficaces)
–  les groupes en liaison avec la France libre du général de Gaulle ; Fred Scamaroni établit contacts avec Londres.
Aux Italiens il faut ajouter à partir de juin 1943 14 000 Allemands soit presque un occupant pour deux habitants.

Au printemps 1943 la tension monte. Les groupes clandestins se réunissent, rassemblent des armes et se livrent à une propagande avec  tracts. La France libre, depuis Alger, fournit l’armement grâce aux missions du sous-marin Casabianca  commandé par L’Herminier, réchappé du sabordage de Toulon ; il dépose des agents de renseignements et des armes.

Venu en Corse en janvier 1943 Fred Scamaroni (Février troisième et ultime mission) essaie d’unifier les mouvements de Résistance et de faire accepter la stratégie de De Gaulle; dénoncé, il est torturé et se tue sans avoir parlé (19 Mars 1943 Ajaccio).

Les attentats et les coups de main contre les postes italiens provoquent arrestations et exécutions de patriotes (Jules Mondoloni, Jean Nicoli). D’autres traqués dans le maquis échappent à la répression.

Le général Giraud envoie le 4 Avril 1943 Paul Colonna D’Istria pour fédérer tous les éléments de la Résistance.

Les rapports se tendent en mai et juin : Le 17 juin 1943  une fusillade à lieu à Ajaccio. Pierre Griffi et Jean Nicoli sont arrêtés et exécutes au mois d’Août.

Le 10 Juillet 1943 les Alliés débarquent en Sicile.

Lorsque Mussolini est chassé du pouvoir, en juillet 1943,  l’insurrection est près d’éclater. Ce n’est cependant qu’un mois plus tard à la nouvelle de l’effondrement italien, que les Corses se soulèvent.

Le 8 Septembre 1943, à l’annonce de la capitulation de l’Italie, les Corses  estiment que le moment est venu. Le 8 Septembre, Giovoni, cadre du Front national rencontre à Alger le général Giraud qui lui promet de l’aide. Ajaccio et Sartène sont libérées. Mais Bastia voit l’arrivée massive des Allemands, renforcés par le repli  de la division blindée de Sardaigne qui veut regagner l’Italie par la Corse. Le 8 Septembre un ultimatum est adressé,par les patriotes, au général italien commandant en Corse et qui est obligé de se ranger de leur  côté. Des Italiens dont certains sont antifascistes coopèrent avec des résistants corses. A Bastia la défense anti-aérienne italienne tire sur des appareils allemands .

Le 9 Septembre en Italie le roi Emmanuel III demandait l’armistice. Entre le 9 et le 20 septembre les patriotes sont livrés à eux-mêmes. A Ajaccio des Allemands sont arrêtes à l’entrée de la ville par un groupe de résistants le 10.Des combats ont lieu dans le sud notamment dans la région de Levie du 10 au 17 Septembre 1943. Le 15 Septembre le Front national et les hommes du commandant Pietri agissent à Quenza.

Suite à l’insurrection des Corses, le 11 Septembre 1943 le général Giraud décide de lancer l’opération Vésuve sous commandement du général Henri Martín, avant-garde du bataillon de choc commandé par Fernand Gambiez. Le 11 Septembre une première compagnie embarque à Alger sur le  « Casabianca ». Le sous-marin débarque le 13 à Ajaccio. Les autorités italiennes ont reçu l’ordre de traiter les Allemands en ennemis.

Le 17 Septembre l’évacuation de troupes allemandes se fait par la côte  orientale. Le général Henri Martin rencontre le général Magli. Un accord est prévu pour une action commune dans le sud de l’île et une attaque convergente vers Bastia. Le 20 Septembre, le Bataillon de choc vient prendre place au milieu des patriotes. Des actions de résistance  ont lieu le 22 à Conca, le 23 et le 24 Septembre les maquisards de Vezzani et de Prunelli di Fiumorbu agissent. Le 28 le général Henry Martin décide d’attaquer sur Bastia. L’opération est déclenchée dans la nuit du 29 au 30.Elle se poursuit sur deux axes, le col de Teghjime (enlevé le 3 Octobre) et la vallée du Golo. Les tabors et les tirailleurs marocains, le Bataillon de choc et les patriotes  achèvent ensemble la 4 Octobre la libération de la Corse par la prise de Bastia.

La lutte pour la libération de Bastia fut rude. Le 15 Septembre de violents combats avaient opposés Allemands et Italiens. Bastia est bombardée le lendemain par l’aviation alliée.

Giraud  avait décide l’envoi du bataillon de choc. Ils rejoignent les patriotes qui harcèlent les troupes allemandes le long de la plaine orientale .Ces dernières détruisent ponts routiers et chemin de fer pour protéger leur retraite et évacuent le 4 Octobre Bastia, ville sinistrée par les bombardements.

Le 4 Octobre le général Louchet donne l’ordre à ses troupes de fondre sur Bastia. Dès 5h30 du matin le 6èmeTabor du capitaine Then est le premier groupe à entrer dans la ville.

Libérée par l’action des patriotes, qui ont anticipé l’insurrection et des Forces Françaises libres, l’île devient une base pour la poursuite des opérations en Italie puis pour le débarquement en Provence (Août 44). La Corse devient un porte-avion pour les opérations suivantes. Le 5 Octobre le général De Gaulle arrive à Ajaccio. La Corse est le « premier morceau libéré de la France ». Mais le bilan humain et matériel est lourd. Elle est confrontée plus tard au problème de la reconstruction économiques et donc des choix d’aménagement. Bastia a subi cinq bombardements alliés entre le 13 Septembre et le 4 Octobre. La ligne de chemin de fer est détruite. La vie politique doit aussi reprendre.

Jean-Dominique BERETTI

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